Paris, "la ville lumière" !
Un week-end magique de fluidité et d'intérêts !
Me voici à Paris pour un week-end, avec un but très précis : participer aux journées de musiques anciennes à Vanves. De nombreux luthiers se sont installés dans trois lieux différents pour exposer leur travail et proposer des flûtes à bec à la vente (et autres instruments à cordes).
Arrivée le samedi midi, j'ai déposé mes bagages à l'hôtel Ibis à Vanves, garé ma voiture tout près (une aubaine) et pris le métro pour me rendre au Trocadéro. De là, je suis descendue jusqu'au palais d'Iéna où j'ai pu admirer l'exposition de photos d'Henri Dauman "The Manhattan Darkroom". Ce photographe français a émigré aux Etats-Unis en 1950. "Ce jeune homme de dix-sept ans reste fasciné devant la puissance et l'élégance architecturale urbaine de Manhattan. Tout au long de sa carrière, il ne cessera de portraiturer la seule ville qui compte : New York. Pugnace, il devient un photojournaliste reconnu et collabore avec tous les grands titres américains et européens, ne cessant de revendiquer son indépendance. Que ce soit pour Life, Paris Match, New York Times ou Epoca, sa priorité reste de raconter des histoires."
J'aime cette photo où ce couple tout juste marié se trouve sur un balcon avec comme toile de fond les gratte-ciels.
La photo est celle que l'on peut obtenir sur internet c'est à dire, de mauvaise qualité. Je n'ai pas osé en faire sur place car c'était interdit.
Ce palais a été réalisé sur la Colline Chaillot en 1937. Il abrite une salle de conférences de trois cents places couverte d'une double coupole. Le hall présente un monumental escalier suspendu en fer à cheval.
Une architecture très surprenante.
Je suis rentrée dans l'hémicycle où siège le Conseil économique, social et environnemental. De très belles tapisseries ornent les murs.
Devant chaque siège, une tablette permet de voter ou de demander la parole.
Après cette belle découverte, j'ai continué ma descente vers la Seine et suis passée devant le musée Guimet, musée national des Arts Asiatiques. Une exposition "Splendeur des Han, essor de l'empire céleste" était à l'honneur. Ce musée est d'une richesse incroyable.
Cette dynastie (206 av JC - 220 ap. JC) constitue par sa durée et sa prospérité une période fondatrice de l'histoire de la Chine dont le rôle majeur peut être comparé à l'Empire romain en Occident.
Ces animaux fabuleux Tianlu et Bixie encadraient les entrées des tombes princières afin d'en protéger l'accès.
583 figurines de cavaliers ont été retrouvées sur le site de Yangjiawan à Xiangyang dans la province du Shaanxi. Je me suis bien amusée à prendre cette série avec les reflets dans la glace.
Les objets métalliques de l'époque des Han se distinguent par l'invention de mécanismes ingénieux.
Ce bélier présente une coupelle sur la tête dans laquelle on trouvait à l'origine l'huile et la mèche qui servaient à s'éclairer, le corps de la bête servant de réserve comme le prouvent les restes d'oléine que l'on a retrouvés dans les tombes.
L'invention majeure de cette dynastie a été le papier. A droite, coupe à oreilles erbei en bois laqué.
Figurine de danseuse et musicienne. Et série de cloches en bronze.
J'ai parcouru de nombreuses salles des collections permanentes. Que des merveilles !
Avant de partir, j'avais eu l'intention de voir l'exposition au MAM (Musée d'art moderne, avenue du Président Wilson dans le 16e) de Sonia Delaunay.
Cadette d'une famille juive, Sara Elievna Sterne naît à Odessa en 1885. Elle est confiée enfant à son oncle maternel, Henri Terk, membre de la bourgeoisie éclairée de Saint-Pétersbourg. Pour parfaire son éducation russe, Sonia qui porte désormais le nom de son oncle, découvre l'art et la culture européenne à l'occasion de nombreux voyages en Erope et apprend l'allemand, le français et l'anglais.
Installée à Paris en 1906, elle découvre la peinture des Fauves et l'oeuvre de Gaughin. Elle peint de nombreux portraits où se croisent proches et anonymes. Ses oeuvres s'orientent vers un expressionnisme coloré. Elle compose des peintures en aplats de couleurs vives, sans souci de vraisemblance et pousse jusqu'à la caricature les traits distinctifs de ses modèles. Les figures, bordées d'un épais cerne noir, se détachent sur des fonds colorés parfois ornementés.
1908 - La Finlandaise - Huile sur toile
En 1907, Sonia rencontre Robert Delaunay, jeune peintre d'influences impressioniste, divisioniste et cubiste. Ils se marient en 1910 et devenus partenaires artistiques, ils font évoluer leur travail vers l'abstraction. Ils sont guidés par les théories de Michel-Eugène Chevreul sur l'interdépendance perceptive des couleurs. Ils explorent le jeu des contrastes créés par la juxtaposition des tons et proclament la naissance d'un nouvel art global : le simultanisme.
A la naissance de leur fils Charles en 1911, Sonia crée un patchwork de couleurs vives à la manière des paysannes russes pour recouvrir le berceau de son fils. Son oeuvre sera qualifiée de "cubiste".
Elle crée sur ce principe des collages de papier, véritables assemblages de couleur pure.
Fascinés par l'observation de la lumière électrique de la ville, les Delaunay veulent un art propre à incarner la vie moderne. La série "Prismes électriques", kaléidoscopes de lumière et l'expression exaltée du dynamisme moderne. 1913 "Prismes électriques" - Huile sur toile
"Prismes solaire simultané" : Papiers découpés et collés sur carton, rehauts d'aquarelle et de crayons de couleur et "Robe simultanée", patchwork de tissus.
Après un séjour en Espagne puis au Portugal où ils seront les observateurs privilégiés des danses de flamenco, ils seront sollicités en 1918 par Serge Diaghilev pour concevoir les décors et les costumes du ballet Cléopâtre, présenté avec succès à Londres.
Rentrés en France en 1921, ils s'installent boulevard Malsherbes à Paris. Sonia créé en 1924 l'Atelier simultané dédié à la création textile et inaugure "La maison Sonia" en mars 1925.
Il serait fastidieux d'évoquer ici son extraordinaire carrière.
Voici une dernière oeuvre, en 1952, appelée
"Compositon pour Jazz, 2e série" pour terminer
par la musique.
J'ai assisté, au Théâtre des Champs-Elysées, au concert de Vadim Repin (violoniste) et Boris Berezovsky (au piano) dans des oeuvres de Debussy, Chostakovitch, Stravinsky et Strauss. Un concert d'une virtuosité inouïe qui a bien charmé mes oreilles. Très généreux de leur temps, ils ont donné trois morceaux supplémentaires avant de repartir ovationnés par le public.
Dès le lendemain, je me rendais à Vanves pour essayer des flûtes et en commander une chez Philippe Bolton qui habite le Vaucluse. Le délai d'un an va me permettre de rêver et surtout d'améliorer mon jeu pour sortir tout le bénéfice sur ce nouvel instrument. Un must !
http://www.flute-a-bec.com/
A tout bientôt pour de nouvelles aventures !