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Empreinte de vie, une vie, une histoire, un livre !
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23 février 2016

Une femme seule

Bonjour à vous tous,

Dans le cadre de ma propre autobiographie, j'ai retrouvé des documents et notamment cette très belle page écrite par ma grand-mère maternelle que nous appelions Amélie et qui signe d'ailleurs Amélie. Sur aucun document administratif je n'ai retrouvé ce prénom. Son père, en la déclarant, avait du dire : "L'Amélie". Aussi l'aura t'on inscrite comme Nélie, Mélie ou même Emilie !

Cette page, la voici qui m'émeut car son message est universel.

Une femme seule

 

"A petits pas, elle avance seule… si seule dans la rue déserte. Oh ! Elle marche bien encore sans canne, décemment vêtue, calme et digne. Elle ne veut pas inspirer la pitié. Et pourtant - regardez-là bien- un poids invisible courbe légèrement ses épaules : le poids de toute une vie. Une vie de femme, ce que cela peut représenter de labeur obscur… d’amour donné et plus rarement reçu… de soucis, d’épreuves… de roses aussi car peut-être fut-elle heureuse.

Maintenant elle s’en va seule dans la rue déserte. Où va t’elle ? Faire ses quelques courses quotidiennes, il faut bien manger un peu, ne pas se laisser aller. Qui va-t’elle rencontrer au tournant de la rue ? Des passants la bousculeront peut-être, des enfants l’appelleront « la vieille » ou plutôt nul ne la remarquera, rien en elle n’attire l’attention.

Que rapportera-t’elle dans son léger cabas ? A-t’elle seulement de quoi manger à sa faim ? A-t’elle du feu ? Quelqu’un pour casser son bois ? Qui la soignera si elle est malade ? Elle a des voisins… mais qui s’inquiète d’elle ?

Peut-être a-t’elle des enfants, des petits-enfants mais ils sont à leurs affaires. Ils ne pensent pas beaucoup à la vieille « mémé » silencieuse.

Ce qu’elles peuvent être longues ces fins de vie sans histoires, sans joies, sans amour.

Le plus dur, c’est la solitude, celle du coeur. Les vieillards sont rarement gâtés en tendresse, même en simples égards. Et pourtant, ils ne devraient pas être comme des poids morts, des quantités négligeables. 

Ils représentent dans la société humaine des valeurs de sagesse et d’équilibre. Ils sont parmi nous « le passé » c’est-à-dire ce qui a préparé et rendu possible ce présent dont nous sommes fiers, cet avenir ouvert sur de larges espoirs.

L’histoire est une continuité : sans eux nous ne serions pas. Ils ont des droits sur nous.

Et nous, chrétiens, qui adhérons au précepte : « Tu honoreras ton Père et ta Mère », nous disciples d’un Dieu d’amour appelés à être dans le dur monde d’aujourd’hui les témoins de l’amour, comment traitons nous les vieillards, nos frères ?

Un dernier regard à cette image si parlante et que chacun de nous se demande : Si j’étais un jour cette femme seule, qu’aimerais-je que l’on fit pour moi ? …"

A.B seule (Amélie Balavoine)

 Merci à ma grand-mère pour ce très beau texte.

 

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Commentaires
S
Magnifique en effet!
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